vendredi 17 avril 2009

Les banlieues en Europe


Me revoilà pour un sujet des plus délicats et des plus complèxes. Une étude sur la banlieue en Europe pour savoir si la banlieue tel que nous la connaissons est une spécificité Française ou une réalité Européenne.


Un sujet de Géographie avec de multiples interrogations. Un travail atypiqye pour tout ceux qui veulent comprendre le monde dans lequel nous vivons.

Je tiens tout de même à signaler que ce travail fut réalisé en collaboration avec un ami de l'université, Patrick Szkutniscki, ayant réaliser l'introduction, le II°/3, et la conclusion, il est donc normal que dans ces parties vous ne reconnaissiez pas mon style d'écriture.


Je vous prie d'agréer, messieurs, mesdames, un grand remerciement pour la lecture de cet article!



Nous avons essayé de délimiter et d'éclaircir au mieux le sujet qui nous a été proposé. A commencer par le terme de “banlieue”. Celui-ci peut prêter à des polémiques tant les conceptions peuvent différer d'un pays à l'autre. La définition géographique couramment accepté de nos jours serait que “la banlieue est la zone périphérique urbanisée autour d'une grande ville”. Mais cela rapporte à des origine lointaines. Le mot est tiré du Moyen-Age (XIIème siècle) ou l'on distingue “Ban” de “lieue”. Il s'agit, en fait, de l'étendue d'un territoire autour d'une ville large d'environ 1 “lieue” sur laquelle l'autorité (le “ban”) du seigneur s'appliquait. (dans le Dictionnaire de la géographie de Pierre George et Fernand Verger). Dans le même ouvrage, il est précisé que la banlieue se distingue de la ville à laquelle elle se rattache par des particularités morphologiques: Discontinuité dans le mode d'occupation des sols, parfois une moindre densité de population et une très relative autonomie administrative. Enfin, la banlieue résulterait d'un processus d'urbanisation de l'environnement rural de la ville initiale. Un autre ouvrage de géographie (Dictionnaire de géographie de Pascal Baud, Serge Bourgent et Catherine Bras) définirait la banlieue comme espace constitué par les communes environnantes, parfois d'anciens faubourgs rattachés, ou non, à la ville-centre par l'extension de l'urbanisation. Ville-Centre et banlieue formerait l'agglomération. Il faut distinguer banlieue stricte et “espaces péri-urbains”, considéré comme la « grande banlieue » qui sont en fait formés de communes distinctes de la banlieue. Ces 3 notions formeraient l'espace urbain selon ce dictionnaire. Une dernière notion, pour le moins importante dans ce sujet et qui aura souvent l'occasion de revenir, concerne la vision “positive” de la banlieue quand elle est résidentielle... mais aussi la vision “négative” quand elle est industrielle et populaire (in Dictionnaire de Géographie de Wackermann). La plupart des dictionnaires utilisés ne nous donnaient que des aperçus de modèles de banlieue “à la française” et en particulier lorsqu'il s'agissait de la perception de celle-ci aussi bien sur le plan “géo-urbain” que sur le plan “géo-humain” que l'on développera. C'est pourquoi, j'en arrive à ma seconde définition, en l'occurrence: l'Europe. Il faut éclaircir l'espace dont on s'attachera à traiter. Ainsi, on s'intéressera à quelques pays d'Europe (pas forcément de l'union Européenne) comme la France, l'Allemagne, l'Espagne, la Russie, l'Angleterre et la Roumanie, ou encore Pologne. Cela permettra de dégager d'autant plus l'unité comme les spécificités des banlieues européennes.
Nous allons alors nous demander, en quoi la banlieue Européenne est elle le reflet des différences, mais aussi des unités entre les différents pays de ce continent?
Nous diviserons alors nôtre analyse trois partie. Aprés avoir montrer que la banlieue est un phénomène Européen de part son histoire à travers ses origines, son intégration en marge de la ville, et son extension continue; Nous nous attacherons à décrire la diversités de ces dernières par une typologie des banlieues pauvre de grands ensembles, et plutôt riche d'habitat individuels, et d'activités. Finalement , nous nous concentrerons sur les dualités et problèmes de la banlieues, en se focalisant sur la crise qui la touche, et les interventions des États et de l'union Européenne

I°/ Les banlieues, un phénomène Européen

1) Une origine historique lointaine, l'Occident créateur de la banlieue


Comme nous avons déjà pu l'exposer durant l'introduction, la banlieue revoit à des réalités anciennes qui ont façonnés les réalités du présent. Ces premières définitions sont étroitement liées à l'approche institutionnelle de la ville au Moyen-âge. La racine du mot évoque son sens, « ban » désigne l'autorité du suzerain, et en même temps l'exclusion de la ville; et « leuca » (la lieue), mesure utilisée à l'époque Gallo-Romaine. C'est donc un lieu qui apparaît hors de la ville. Les premières apparitions du terme banlieue surviennent, pour la France dans un texte Picard du XIIème siècle et son équivalent Latin l'est dans la ville d'Arras en 1036. Surgit alors le principe d'un espace annulaire entourant le noyau. Cependant, c'est une réalité qui ne renvoie pas encore à toutes les villes, mais qui a le mérite d'instaurer le modèle concentrique de la ville Européenne. Un système qui est assez visible dur la carte de Strasbourg au haut Moyen-âge. En effet, les époques se succèdent et il n'y à pas de véritable politique d'urbanisation. Nous voyons donc une succession d'habitation qui entoure la ville, tel un cercle autour d'elle. On voit aussi une multi-polarisation surement issu de l'organisation en faubourg. D'après cette analyse, nous pouvons dire que la banlieue, dans le sen énoncé, est née en Europe, de part sa civilisation citadine. Malgré cet éloignement de la banlieue, elle est très lié à la ville, ses habitants doivent par exemple contribuer à l'alimentation et à la défense de la ville. Déjà au Moyen-âge, se façonne une relation d'interdépendance entre la ville et sa banlieue. Il ne faut cependant pas confondre à l'époque, faubourg et banlieue, les faubourgs étant un dense espace commercial et artisanal, regroupant des populations n'ayant pas les moyens s'installer en ville. C'est à la restauration que le terme prend une connotation négative, servant à distinguer Paris des provinces, et plus généralement, la ville de tout se qui l'entoure. La banlieue contemporaine née, quand à elle, de l'augmentation démographique, de l'exode rurale, et surtout de la révolution industrielle, avec l'évolution des moyens de transport. Seul sont véritablement reconnu au XIXème siècle, les banlieues des capitales, c'est pour cela qu'à Londres notamment, on rejette les activités encombrantes et polluantes telles que les réservoirs d'eaux ou les terrains militaires. De nombreux services de santés s'y installent, comme les hôpitaux, mais aussi les cimetières, se fut le cas notamment à Paris avec les cimetières d'Ivry, ou encore de Saint-Ouen. Autant de caractéristiques anciennes qui ont façonné le paysage actuel de la banlieue Européenne. Un paysage qui donne à la ville un aspect radio-concentrique. Ce modèle place la banlieue en périphérie de la ville, hors des murs au Moyen-âge, et en marge de cette dernière. Cette ossature de la ville est typiquement Européenne, ou d'inspiration Européenne quand on voit les villes Est Américaines ou sud-Américaines.

2) Le modèle radio-concentrique, une réalité Européenne où la banlieue réside en marge

Il existe incontestablement un modèle spatial de la ville Européenne, que l'on retrouve, avec quelques nuances, d'un bout à l'autre du continent. Il tient à l'Histoire commune de la plupart de ces villes. Le centre historique est généralement resté le centre géographique de l'agglomération. La plus grande partie du territoire des agglomérations Européennes actuelles a été urbanisé aux XIXème et XXème siècle. C'est cette extension de la ville qui donne la naissance des Banlieues contemporaine. Les nouvelles habitations du XIXème siècle en marge de la ville son caractérisés par un tissu urbain anarchique, conséquence du laissé-faire de l'époque. Mais il subsiste de formes planifiées d'extension, comme l'ensanche des grandes villes Espagnoles comme Madrid ou Barcelone. Le XXème siècle marque un retour progressif à la planification de l'urbanisation, dont le moteur est plus désormais l'habitat que l'industrie. Cette analyse du modèle de la ville Européenne laisse supposer que la banlieue d'aujourd'hui, ne le sera plus demain. Le concept de banlieue est donc une réalité en constance évolution dans le temps et dans l'espace. Nous pouvons observer le plan radio-concentrique grâce au plan de Paris. Nous pouvons alors dégager 4 couronnes dans la même agglomération. La première est la ville-centre à proprement parler, et la 2nd correspond déjà à une première ceinture de Banlieue. S'y mêle alors habitats et activités (nous développerons tout cela dans le II°/). La 3ème couronne peut aussi être considérée comme la banlieue, un espace certes assez lointain, mais très lié avec la ville-centre. Quant à la 4ème couronne, la péri-urbaine, elle correspond à une banlieue encore plus éloigné de celle du centre, mais entretenant tout de même des relations avec elle. Cette distinction entre les différentes zones de la ville n'est pas que présente en France, se qui prouve une fois de plus l'hétérogénéité des villes Européennes. En effet, ce modèle radio-concentrique est aussi fortement visible aux Pays-Bas. La Banlieue n'est donc pas figée. Malgré les fortes similitudes entre les différents États européens, de fortes disparités surgissent quand à la véracité de cette organisation radio-concentrique. En effet, chaque ville en est doté, mais avec plus ou moins de régularité. Des villes ont plusieurs centres, et donc le terme de banlieue ne peut pas véritablement s'appliquer. C'est notamment le cas de Arles, dont le territoire est immense et dont la banlieue, en plus de faire parti de la ville, n'existe pas du fait des différents centres existant (les salins de Giraud par exemple). Marseille est aussi dans ce cas de banlieue à l'intérieur de la ville, ce qui ne l'empêche pas d'entretenir un plan radio-concentrique et une partie de sa banlieue à l'extérieur de la ville. De plus, des villes portuaires tel que Rotterdam, basant leur activité sur le port, entretiennent un plan radio-concentrique du à leur port. Le port devient le centre géographique de la ville, et la banlieue s'organise en fonction de lui. C'est un plan radio-concentrique de circonstance. Malgré ces divergences, une constante réunie tous les États Européens sans exceptions, celle de la croissance de la banlieue vers un environnement

péri-urbain.

3) Une constante Européenne, une banlieue en croissance continue. Vers un environnement

péri-urbain

Malgré le tassement de la croissance démographique et le ralentissement de l'exode rural ces dernières années, les villes continuent de s'étendre, car la consommation de l'espace par habitant ne cesse d'augmenter (les familles se réduisent, et l'espace habité grandit). Jusque dans les années 1970, la croissance urbaine est restée pour l'essentiel, synonyme d'extension périphérique, alimentant les banlieues. La faiblesse du taux de motorisation (Europe Orientale) ou la rigueur des politiques publiques (Pays-Bas), ont pu parfois canaliser la dispersion de la ville, devenant pourtant un trait courant des banlieues. Elle remet alors en question « l'urbanité » à l'européenne, ou la banlieue doit être imbriqué et pas trop éloigné de la ville, tout en maintenant des liens d'interdépendance avec elle. Les racines rurales du citadin Européen sont beaucoup plus fortes que celles de sont homologue Nord-Américain, et il à gardé pendant plusieurs générations la nostalgie du milieu naturel. L'explosion urbaine du XIXème siècle à rendu plus difficile de concilier les avantages de la ville et la proximité de la campagne, surtout dans les grandes agglomérations comme Londres où Paris. Les citadins essayent alors de répondre à cette évolution en implantant leur résidence en milieu rural péri-urbain, en « Grande banlieue » comme le signal Jean Claude Boyer, d'autant que le centre-ville et que la banlieue proche ne cesse de se dépeupler. Cette solution est devenu possible avec le développement de l'automobile et des autoroutes, mais aussi avec le développement des transports en commun. Ceci expliquent pour une large part, les irrégularités de la péri-urbanisation. La multi-polarisation est donc de mise, alors même qu'elle était très marginale en Europe il y a de cela quelques années. La péri-urbanisation des résidences principales poussent la banlieue encore plus loin, modifiant la perception du monde rural, en changeant son paysage notamment. Cette migration des populations, à coté des valeurs des Européens, a été grandement contrainte par la conjoncture, l'offre de grands logements à bon marché étant souvent rare dans l'agglomération dense. Une association de facteurs qui a donc poussé à la péri-urbanisation, une migration vers la « grande banlieue ». Cependant, nous assistons aujourd'hui à un ralentissement de l'étalement urbain en Europe du nord-ouest, là même où il avait débuté. Mais l'Europe méridionale le connait à son tour surtout depuis une vingtaine ou une dizaine d'année, comme à Barcelone. Le phénomène se propage aussi en Europe orientale, à Budapest par exemple, en faveur de l'économie de marché nouvellement instaurée et de la diffusion à grande échelle de l'automobile. Cependant, on peut imaginer que ces nouveaux pôles du phénomène, compte tenu de la dénonciation des pouvoirs publics face à cette urbanisation, néfaste à l'environnement, dans une Europe qui prône actuellement un respect de ce dernier. Un phénomène semble s’y substituer, celui de « villes nouvelles », issu de la multi-polarité grandissante. C’est plus intensément le cas en Angleterre, à Londres, où elles sont crées pour faire face à l'avancée péri-urbaine, et la canaliser. Ce soudain déclin de la péri-urbanisation n'empêche pas le paysage banlieusard actuel d'être autant morcelé que divers. Un morcellement qui nécessite une typologie, pour une plus grande compréhension du phénomène de la banlieue en Europe.

II°/ Des banlieues diverses, représentatives d'une Europe morcelée

1) La banlieue pauvre, une réalité à dimension Européenne visible dans les grands ensembles

En France, la banlieue rime avec grand ensemble, c'est une des réalités européennes. Généralement, on considère une banlieue de grands ensembles lorsque les 1000 logements sont atteints, c'est une définition qui fut établi par les autorités Allemandes et reprise à l'échelle Européenne. C'est d'ailleurs en Allemagne que fleurissent bon nombre de ces étendus, surtout à Berlin-Est, avec Marzahn par exemple, comptant 58000 logements. Il désigne donc un groupe de plusieurs immeubles d'habitation de grande hauteur, construits simultanément en fonction d'un projet commun, disposés en Open Plaining, c'est à dire pas le long des rues. L'architecture est à base de tours et de barres. Ce terme de grands ensembles est plus particulièrement réservé aux quartiers populaires, aussi dénommé en Français “cités”, alors que ces habitats répondent au nom de “résidence” si leur population est aisée ou des classes moyennes. L'apparition de ce type d'habitat en Europe tient à une exceptionnelle conjonction de facteurs au lendemain de la seconde guerre mondiale. Les villes connaissent alors une grâce crise du logement, due à la fois au retard accumulé avant 1939, aux destructions de guerre et à la reprise consécutive à la fin des hostilités, qui relance l'exode rurale. Tous les États Européens même ceux qui n’ont pas directement participé au conflit, se trouvent peu ou prou confrontés au même problème : il faut construire rapidement et à faible coût des logements décents pour un grand nombre de mal logés ou de nouveau arrivant en ville. Une nécessité encore plus marqué quand vient le temps de la décolonisation et du rapatriement des ressortissants vivant dans les colonies concernés. C’est donc l'État qui prend en charge cette question, avec un engagement plus ou moins important selon le pays. Les occupants sont locataires mais l’accession à la propriété n’est pas à exclure, elle domine même dans l’Espagne Franquiste. Ce contrôle de l'État explique dans une large mesure la mise en œuvre d’un plan uniforme, qui atteint son apogée dans les pays communistes ou dans les États centralisés à économie libérale. Ainsi en France se crée les ZUP, « zones à urbaniser en priorité ». En plus du problème budgétaire et le caractère urgent de la situation, cette uniformisation à l’échelle Européenne est aussi due à l’acceptation de « l’architecture moderne ». Nous pouvons même ajouter, avec nuance et prudence, une explication socio-politique applicable à toute l’Europe dans le choix des grands ensembles, ils seraient en fait la forme urbaine se prêtant au mieux au « contrôle social » des populations par l'État. C’est alors une explication assez obsolète compte tenu de la situation actuelle, où certains de ces quartiers, surtout en France (où le parc des grands ensembles et le plus étoffé d’Europe), deviennent des zones de « non-droit », ou au moins de concentration de violence et de délinquance. Ce type d’habitat de banlieue ne suscite plus l’engouement qu’il avait à ses débuts. Aujourd’hui, on détruit des bâtît des années 1960, voire 1970, et le mouvement va en

s’amplifiant partout en Europe. A coté de cela existe une autre banlieue aux habitats individuels.

2) Les habitats individuels, ou des banlieues atypiques.

Synonyme de consommation d'espace, de charges élevés pour les collectivités, de repli sur la cellule familiale, l'habitat individuel a souvent été perçu comme « anti-urbain », comme le précisait Le Corbusier, représentant pour lui une fausse solution pour échapper à l'entassement et à la pollution des centres anciens. Pourtant, cet habitat prend une place croissante à mesure qu'on avance vers la périphérie, pour devenir dominante dans la banlieue et dans la grande banlieue. Ce schéma concentrique n'a rien d'original et reflète l'Histoire de la croissance urbaine, et l'augmentation des disponibilités en espaces au fur et à mesure que l'on s'éloigne de la ville. En Europe, et contrairement aux autres continents, c'est la connotation sociale associé à l'habitat individuel qui est originale. En effet, elle recouvre un éventail social assez large, allant des population populaire voulant assouvir leur envie d'habitat individuel en s'éloignant de la ville; Aux populations riches qui recherche une vie plus tranquille, hors de tensions de la ville, tout en se logeant dans de somptueuses villas. Cette idée signifie qu'il y a une grande hétérogénéité au sein même de la banlieue résidentielle d'habitat individuels. La distinction entre habitat isolé et jointif n'a guère de sens en France car la 2nd forme n'est que très peu répandu sauf dans les cités ouvrières du XIXème et du XXème siècle. Elle tient une plus grande place dans d'autres pays d'Europe du Nord-ouest, où une partie de l'habitat social a été construit selon ce modèle, avec une unité architecturale portant sur plusieurs dizaines, voir plusieurs centaines de logements. Pour le remarquer, il suffit de se promener dans les banlieues des agglomérations des Pays-Bas, ou dans plusieurs villes nouvelles. L'avantage de ce tissu urbain réside en sa très grande malléabilité, contrairement à ce que l'on peut penser. Les banlieues de beaucoup de villes Européennes témoigne de la densification du bâtit sur les bases d'habitats individuels, avec le morcellement de grandes parcelles ou encore l'extension latérale ou en hauteur. Ces transformations prennent actes de l'augmentation de la consommation de l'espace par habitant, accompagnées parfois de mutations sociales profondes, notamment dans les grandes agglomération où ces zones sont en voie d'embourgeoisement. Il existe donc une véritable mosaïque Européenne au niveau de l'habitat individuel, contrairement au modèle des banlieues Américaine, même si nous avons souvent tendance à le simplifier. Quoi de commun en effet, à part l'habitat individuel, entre les cités-jardins à l'Anglaise, les lotissements d'ouvriers de l'entre deux-guerre, et les « nouveaux villages » des promoteurs immobiliers. Ou encore entre les quartiers de villas de l'Europe du nord ouest où l'on enregistre les revenus les plus élevés du pays, et les lotissements pauvres, parfois illégaux à l'origine, de l'Europe du sud où l'auto-construction avait une place importante. Ces habitats sont d'autant plus présents dans le grande banlieue, compte tenu d'un coût à l'achat moins cher, et aux surfaces pourtant grandes. C'est aussi une des grandes caractéristiques nécessaires à l'implantation des services et des industries en banlieues, une zone qui est propice pour cela, malgré toutes les idées reçues.

3) De nouvelles perspectives d'activités, une banlieue dynamique

Il est important de signaler que cet espace a constitué en Europe un élément de dynamisme économique et industriel à part entière depuis le XIXème. L'industrialisation en Europe, est apparue en bordure des villes anciennes et a contribué à l'urbanisation dans ces espaces. Elle est considérée à juste raison comme, principal moteur du développement des banlieues, en quelque sorte comme condition essentielle au développement de l'habitat dans ces zones. Une demande de main-d'œuvre, entraine un afflux de population et donc la construction de logements de celle-ci à proximité. On peut citer plusieurs exemples dont celles de l'industrialisation de la banlieue nord de Paris ou encore de la banlieue est-londonienne. Des friches industrielles nous renseignent à la fois sur cet aspect du paysage mais aussi que la banlieue en Europe n'aura pas été éternellement industrielle. En effet, associée aux crises économiques du XXème siècle, l'industrialisation des banlieues a déclinée pour être finalement au centre des préoccupations des pouvoirs publics. Après la crise économique (et les faillites), c'est vers une crise sociale qu'on s'acheminait dans les années 1970 (licenciements massifs) dans les banlieues. L'Europe en fut durement touchée et c'est la raison pour laquelle des plans de restructurations furent pensés pour remplacer les industries déclinantes. Néanmoins il ne faut pas négliger le fait qu'aujourd'hui, l'industrie représente encore un élément incontournable des banlieues car de nouveaux secteurs demeurent actifs comme c'est le cas de l'industrie de pointe, de la transformation de produits finis ou agro-alimentaires. Un autre aspect de la ville européenne représente la banlieue comme espace consacré aux activités tertiaires. De fait, la ville-centre n'a plus le monopole du commerce et on voit apparaître dans les banlieues des centres commerciaux, des agences, des banques et des PME. Que ce soit dans la périphérie Varsovienne, Berlinoise ou encore Parisienne, ces espaces constituent des pôles d'activités tertiaires importants du fait que la banlieue représente aussi un foyer de peuplement et donc de potentiels consommateurs. Enfin, je citerai le cas de la banlieue comme espace de villégiature et de loisirs, intimement lié aux mêmes phénomènes que le secteur des services, à savoir la proximité des banlieues résidentielles, et les grands espaces disponible. On doit différencier cependant espaces publics « gratuits » conçus pour l'ensemble de la société (parcs, forêts, stades etc.) des espaces de loisirs payants comme le représentent les parcs d'attractions, les cinémas etc... formant eux aussi un élément d'unité des banlieues Européennes. L'idée est que la banlieue se compare parfois à un nouveau « centre » par le regroupant toutes les activités. La seule spécificité que l'on pourrait émettre serait la différence impressionnante concernant l'échelle de ces activités de services entre les banlieues de ville d'Europe de d'ouest et celles d'Europe de l'est qui ont encore du chemin à parcourir pour atteindre le niveau de leurs homologues. Si l'on compare l'aéroport Frédéric Chopin de Varsovie (de la taille de celui de Marseille), pourtant capitale de la Pologne de plus de 2 millions d'habitants à ceux de Paris et de Londres, un fossé les sépares. Malgré cette image idyllique d'une banlieue organisée et fonctionnelle des aspects humains non négligeable sont à considérer, multipliant les dualités et les problèmes.

III°/ De graves problèmes et dualités, une intervention Étatique et Européenne

1) La crise des banlieues populaires, particularité française et corrélation Européenne

La France fut touché par ces crises plusieurs fois durant son existence, une grave crise a explosé en Octobre-Novembre 2005,à la suite de la mort de deux adolescents dans un transformateur EDF alors qu’ils étaient poursuivis par la police, à Clichy-sous-bois, en banlieue Parisienne. Ce n'est cependant pas un phénomène isolé dans le temps, il faut pour cela se rappeler de la « marche de beurs » en 1983, revendiquant des meilleurs conditions de vies pour les immigrés des banlieues. Les réponses Européenne ne se font pas attendre, et l'Allemagne victime de quelques violences voyait en ces émeutes une possibilité de contagion Européenne. Cependant, c'est l'Italie qui réagi le plus vivement,où Prodi déclare vouloir prendre des mesures afin d'éviter de réitérer les erreurs Françaises. Une crise qui part de la France mais qui devient un problème Européen dès l'intervention du président de la commission, Barroso, qui dit « il s'agit d'un problème Européen » et propose à la France plusieurs dizaine de millions d'euros pour faire face à la crise. La crise des banlieue est peu être une spécificité française, mais elle s'inscrit dans des enjeux Européens. Cette réalité est visible lorsque nous regardons nos voisins Européens. Pour ne pas se disperser, nous allons nous focaliser sur le cas de l'Allemagne, assez significatif. Le développement des multiples sentiments d'appartenances, secondé avec un chômage très élevé, donne des caractéristique faisant d'une banlieue comme Wedding, à Berlin-Est, une banlieue populaire typique de l'Europe. Des problèmes de banlieues très lié aux problèmes de l'immigration, fer de lance des politiques Européennes contemporaines. Ces derniers vivent principalement dans des quartier populaires en banlieues, et revendique une meilleure intégration au pays. C'est notamment le cas de Turcs en Allemagne, une forte communauté d'environ plus de 2,7 millions d'habitants. Là-bas, une situation tendu résidait autour du problème de l'acquisition de la nationalité Allemande puisque il était en vigueur le droit du sang. La nationalité était donc difficile à acquérir, jusqu'au 1er janvier 2001, où les sociaux-démocrates et les verts ont proclamé la législation du droit du sol. Mais au delà de l'extension Européenne avec le France comme point de départ, la crise des banlieues est véritablement une problématique Européenne. Dans tous les pays Européens, on trouve des quartiers de forte immigration, avec un chômage massif dû à la désindustrialisation. Ce sont actuellement les pays de l'Europe de l’est qui subissent la désindustrialisation la plus rapide, ce qui engendre de gros problèmes sociaux. C’est là, en Bulgarie, en république Tchèque, en Pologne et dans les pays baltes, que ces enjeux sont les plus cruciaux. La seule spécificité Française vient certainement le stigmate lié à la colonisation. La France n’a pas encore résolu les problèmes liés au passé colonial, et dans beaucoup de quartiers, les Algériens semblent avoir le plus de difficultés à s’en sortir, alors que les Marocains et le Turcs y arrivent plus aisément. Une crise des banlieues qui voit les pouvoirs publics intervenir, et plus particulièrement l'union européenne.

2) L'Etat et l'Europe présents dans la banlieue

La France fut le pays le plus touché par la crise des banlieues, elle doit donc réagir rapidement. Dans se cadre, très récemment, l’agence nationale pour la rénovation urbaine (ANRU) a présenté, le 22 janvier, l’état d’avancement du Programme national de rénovation urbaine (PNRU), les perspectives et les enjeux favorable aux banlieue, s'inscrivant dans le cadre de la mise en œuvre du plan de relance. Au 31 décembre 2008, le programme national de rénovation urbaine concerne 470 quartiers et compte 305 conventions signées, ce qui représente déjà, 36,6 milliards d’euros de travaux engagés ou programmés sur les cinq prochaines années, 120 666 constructions de logements sociaux, 276 651 réhabilitations, 128 751 démolitions, 302 495 résidentialisations (opération qui consiste à créer au pied des bâtiments des zones intermédiaires entre l’espace privé et l’espace privatif ce qui permet, par exemple, de sécuriser les halls d’entrée). Le Premier ministre a annoncé, le 15 décembre, une dotation nouvelle de 350 millions d’euros de capacité d’engagement en 2009 pour le Programme national de rénovation urbaine (PNRU). L'union Européenne intervient aussi, aux coté des autorités d'un pays. Cependant, elle agit aussi selon sa propre politique, et il faut attendre la fin des années 1980 pour voir l'union Européenne dictée une timide politique de la ville. Cette dernière concerne notamment les banlieues, une bénéfice qui n'est pas négligeable. Mis à part le PPU (Projet pilote urbain) de 1989 restant trop général et prenant la ville comme un bloc, c'est surtout la mise en place du PIC Urban qui marque les esprits en 1994. Cette action Européenne se concentre sur les quartiers en difficultés, plus particulièrement ceux des grands ensembles de banlieues. Les villes subventionnées doivent répondre à 3 des critères suivants: un taux de chômage à long terme important; une faible activité économique un degré de pauvreté et d'exclusion élevé; une reconversion économique nécessaire; un nombre élevé d'immigrés, de minorité, ou de réfugiés; une scolarisation et des qualifications insuffisantes; un fort taux de criminalité et de délinquance; et finalement un environnement particulièrement dégradé. Dans les faits, l'union européenne préfère favoriser les régions en retard de développement, surtout en Espagne et en Allemagne de l'est. A l'heure actuelle, tous les États membres de l'Europe des 15 bénéficient au moins d'un projet Urban sur son territoire, mis à part le Luxembourg. Cette forte présence est en fait surtout due à la reconduction pour la période 2000-2006 de ce programme d'initiative communautaire, sous le nom de PIC Urban II. Ce projet met l'accent sur l'innovation et l'amélioration du niveau de vie. Il répond à des problématique contemporaine et se fixe encore plus sur les territoires urbains en difficultés. La banlieue nord de Paris en bénéficie à titre de 50% de financement Européen. Une aide qui n'est pas négligeable. Un paradoxe survient cependant au niveau de la répartition des compétences. Depuis la fin de la 2nd guerre mondiale, ce sont les États qui possède la compétence de logement. Une compétence qu'il semble partagé avec l'union Européenne étant donnée qu'elle intervient dans les relogements, de réhabilitations, et de reconstruction. Malheureusement, ce projet PIC Urban n'a pas été reconduit après 2006, selon les sources à disposition. Le problème des banlieues répond donc aussi à une problématique Européenne.

Bibliographie

Les villes Européenne, Jean-Claude Boyer, collection carré géographie, Hachette supérieur, 2003, Paris
Géographie urbaine, Jean-Pierre Paulet, collection U, Armand Colin, 2006, Paris
Les banlieues, Hervé vieillard-Baron, collection dominos, Flamarion,1996, Paris
Les espaces urbains dans le monde, Pierre Laborde, collection géographie fac, Armand colin, 2005, Paris
Les grandes métropoles du monde, Raymond Guglielmo, collection U, 1996, Paris
http://www.lacroix.fr/
http://www.europa.eu/