Cet Article est destiné à tous ceux qui n'ont pas peur d'apprendre l'histoire de France.
Une histoire tourmenté notamment au XIVème siècle et ses grandes Catastrophes.
Cette ère de malheur s'accompagne d'une présence des Papes dans le comté de Provence, rattaché au Royaume de France seulement en 1481.
Bonne lecture et n'oubliez pas que toute réflexion est bonne à prendre pour enrichir sa culture générale!
La Papauté à Avignon au XIVème siècle
La papauté est doté d’une histoire tourmenté, elle désigne le pouvoir et le gouvernement du Pape fondé sur la succession de l’apôtre Pierre auquel Jésus avait déclaré: « tu es Pierre et sur cette pierre, je bâtirai mon Eglise ». L’autorité du Pape est revendiquée dès le IVème siècle. Identifié à la latinité, elle s’impose à la Chrétienté occidentale en soutenant la dynastie des Pipinnides et en revendiquant une base territoriale. Un premier schisme s’effectue avec l’orient en 1054 à cause d’une part du couronnement impérial de Charlemagne, et d’autre part, la crise iconoclaste. L’Eglise essaye de se détacher de l’emprise des puissances laïques par la réforme Grégorienne et essaye même de dominer les puissances Chrétiennes devenant ses vassaux. La papauté oppose aussi le pouvoir du glaive des puissances temporelles à celui des clefs du Pape, et au podestat temporel des princes, son auctoritas, sa suprématie spirituelle, surtout grâce à Innocent III. Quant à la ville d’Avignon, contrairement à se que l’on peut penser, ne se situe pas dans le comtat Venaissin, mais dans le comté de Provence appartenant une des possessions du Roi de Sicile Angevin. Quant à la borne chronologique large que constitue le XIVème siècle, j’ai retenu une période se situant entre l’année 1305, départ de Rome qui ne verra un retour qu’en 1376. Même s’il subsiste des antipapes à Avignon de 1378 à 1403, il ne constitue en rien un rapport avec l’évolution générale de l’Eglise au XIVème siècle. Durant la période Avignonnaise de la papauté voit défiler 7 papes, dont quelques uns sont à retenir comme Clément V (1305-1314), Jean XXII (1316-1334), ou encore Urbain V (1362-1370).
Nous allons d’abord effectuer une mise en contexte de la période. Le 7 septembre 1303, guillaume de Nogaret effectue un attentat sur Boniface VIII, à l’instigation de Philippe le Bel. En plus d’être victime d’un sacrilège, le Pape se place en deçà des monarchies absolues en plein essor, mettant en relief le retard de son gouvernement. La cour pontificale conservée l’aspect d’une grande familia aristocratique, semi-nomade, aux fonctions mal spécifiées, et aux capacités limités. L’attentat dénonçait aussi l’intolérable insécurité qui sévissait en Italie et spécialement dans le patrimoine de Saint pierre. Ce dernier n’offrait pas l’asile nécessaire aux réformes devenues urgentes. Il revenait donc aux successeurs de Boniface VIII de réaffirmer l’ascendant du Pape sur les puissances temporelles et sur tous les chrétiens d’occidents. Or, la résidence Romaine paraissait marginale par rapport à la chrétienté occidentale dont le centre avait glissé vers la méditerranée. C’est donc après la mort de Boniface VIII que commence la route vers Avignon.
Cette évènement laisse à pensait qu’un changement est nécessaire dans l’Eglise, nous allons alors nous nous pencher sur en quoi la Papauté à Avignon marque un tournant pour la chrétienté toute entière ?
I°/ Les origines de la Papauté à Avignon
1) Le premier établissement à Avignon
2) L’installation « définitivement provisoire » à Avignon
3) Avignon, une ville aux multiples atouts
La première implantation à Avignon, par Clément V est d’abord le fruit du contexte de l’époque. En effet, la résidence du Pape ne devait pas être trop éloignée du Royaume de France, pour permettre les continuelles négociations avec le Roi sur les deux graves questions du moment à savoir le procès des templiers et les relations avec l’Angleterre. Elle ne devait pas non plus être éloignée ni de l’Allemagne ou Clément V avait suscité l’élection comme Roi des Romains de Henri de Luxembourg, à l’encontre des prétentions de Philippe le Bel ; ni de l’Italie où se trouve le véritable siège de la papauté mais aussi où des guerres éclatent comme celle de Venise. Finalement, elle ne devait pas être loin de Vienne où devait se tenir le concile sur les Templiers. Le Comtat Venaissin, seule fraction des Etats de l’Eglise située au nord des Alpes, répondait à toutes ces nécessités. Cependant c’est à l’extérieur que s’installe Clément V, à Avignon villes aux multiples avantages. Le premier est celui de la paix, la population exigüe d’Avignon rendant peu propice les révoltes fréquentes à Rome. Cette population n’avait pas, comme les Romains, une tradition plus que millénaire de gouvernement du monde et elle ne cherchait pas à s’imposer à son hôte de choix qu’elle souhaitait retenir. Le palais épiscopal établi sur le rocher des Doms était en lui-même une maison forte dans un lieu naturellement défendu par l’escarpement. De plus, la protection du Roi de Sicile et comte de Provence, à qui appartenait la ville, était assuré au Papes et aux Cardinaux. Outre la protection même du site, s’étendait sur le domaine Angevin, une paix publique réelle, même si elle était imparfaite. Le Pape jouissait aussi du zèle du comte de Provence, donnant au Papes des terres comme le vicomté de Tallard en 1326, les retenant en terres Provençale. Le Pape pouvait aussi agir en partenariat avec un autre souverain puissant, le Roi de France, très proche géographiquement. D’autre part, la situation centrale d’Avignon dans la chrétienté se révélait admirable pour aider le chef de celle-ci à la gouverner. La distance entre Avignon et les régions périphériques de la chrétienté sont réduite en générale par rapport à Rome, se situant à 1275km de Lisbonne ou encore à 1325km de Cracovie. Au Moyen-âge, c’est le réseau des voies terrestres, fluviales et maritimes de l’Occident qui détermine, bien plus que les distances, la vitesse des relations et des déplacements, et dans cette configuration, Avignon est beaucoup mieux placé que Rome de part son port fluvial à proximité de la mer méditerranée, c'est-à-dire un espace au commerce et aux mouvements très rependus. Avignon se place en fait au cœur d’une exceptionnelle étoile de route maritime, terrestre et fluviale. Comme énoncé précédemment, Le fait que Jean XXII soit ancien évêque d’Avignon n’est pas anodin dans le choix du siège, secondé part le fait que les Papes suivants sont originaires des pays de langue d’Oc, voisins d’Avignon. De plus, Avignon et très peu éloigné d’une partie des Etats pontificaux tout en étant une grande ville pour l’époque (moins que Rome tout de même). En effet, Carpentras ou Pernes sont des villes trop petites pour s’adapter à la présence d’une grande cour. Ces multiples raisons font d’Avignon le centre de ce que vont développer les Papes, à savoir la monarchie épiscopale.
II°/ La sédentarisation Avignonnaise, ou la monarchie pontificale
1) Le développement de la cour pontificale
2) La centralisation administrative et financière
3) Le Pape, un monarche à part entière
III°/ Avignon, centre d’une tentative de renouveau de l’Eglise
2) Des Papes plus temporels que spirituels.
Au moment où s'achève l'organisation de l'Eglise en une monarchie centralisée, un des buts même de cette organisation, la reconquête et la protection de l'Orient Chrétien, semble d'abord négligée, puis même abandonné. Cette évolution trouve ces racines dans la dissolution de l'ordre des Templiers par Clément V lors du concile de Vienne, et accentué par le retour des Hospitaliers à Rhodes, marquant la disparition de toute Chrétienté indépendante en Syrie et en Palestine. Cette lourde centralisation ne trouve donc pas sa justification dans la victoire sur l'infidèle en vue de laquelle elle s'est développée. Elle ne la trouve pas davantage dans la réforme morale qui fut, au temps de Grégoire VII son mobile initial, Aucun grand effort de réforme n'a été entreprit durant la période des Papes d'Avignon. Ces derniers ne réunissant plus de concile, ayant prit exclusivement la direction de l'Eglise, il est inévitable qu'ils encourent la responsabilité du relâchement naturel de la vie morale et spirituelle dans l'Eglise. Certains contemporains, plus sensibles à cet aspect moral de se qu'ils considèrent comme la faillite de la Papauté, profitent du discrédit provoqué par l'absence de lutte contre l'infidèle pour exprimer de vives critiques à cette centralisation monarchique. La résidence d'Avignon est loin du tombeau des apôtres, du palais fastueux qui les habite etc... Les plus grands de ces détracteurs sont le Franciscains, cherchant depuis leur création à organiser un monde de vie commun fondé sur la pauvreté pour imiter la vie du Christ, et par l'aspect centralisateur des finances, la richesse que projette la Papauté dans le monde chrétien est en total inadéquation avec cette optique. Cette critique proposé par les Franciscains trouve un écho considérable dans toute la chrétienté, la pauvreté qu'exalte les frères mineurs apparaît, face l'ostentation de la richesse source de vices, comme le véritable gage du salut. Cette croyance est renforcée par les grandes catastrophes du XIVème siècle, à savoir la grande peste et le début de la guerre de 100 ans, étant perçu comme une punition de Dieu. Ce mouvement de contestation est touche véritablement la société en générale et donc les laïcs, attiré par la prédication et l'exemple des frères mendiants. En parallèle de cette contestation survient l'idée que les Papes sont incompétents dans leurs fonctions de par leur formation. En effet, depuis que l'ermite Célestin V, les Papes ne sont plus des mystiques, même pas des théologiens à l'exception de Benoît XII, se sont en fait des juristes. Il ont donc tendances à organiser l'Eglise comme une gigantesque machine administrative et à considérer la vie chrétienne comme faite plus de rapport juridiques, que de relations réelles et affectives entre Dieu et les hommes. Malgré cet énorme discrédit, l'autorité du Pape sur tous les chrétiens demeure considérable pendant tout le XIVème siècle où il à renforcé ses prises. L'action des Papes sur les fidèles qu'ils ont eux même nommés, renforce la vénération naturelle qui doit lui être voué. Finalement le Pape intervient dans la sphère spirituelle en réprimant les hérésies (énoncé au concile de Vienne) en renforçant le tribunal de l'inquisition, et luttant contre les Frères et Sœurs du Libre esprit notamment, ou encore contre les croyances magiques. Cette Présence, bien que modeste, de maîtrise de la vie spirituelle trouve un écho dans les relations des Papes avec la chrétienté toute entière.
3) Le déclin de l’intervention pontificale dans le monde
De même qu’ils prétendaient diriger l’Eglise de plus en plus directement, les Papes depuis la réforme Grégorienne, prétendaient exercer une autorité suprême sur toute la société chrétienne. En premier lieu, la prééminence spirituelle du Pape, détenteur du pouvoir de lier et de délier conféré par Jésus à Pierre, lui permettait d’invoquer à son tribunal tous les chrétiens à raison de leurs pêchés, et ni les Rois ni l’Empereur n’échappaient à se magistère. Associé à cette idée, la théorie des deux glaives de Boniface VIII stipulant que le glaive des puissances temporelles doit être sous les ordres du Pape, prouve, en théorie, la suprématie du Pape. Ces deux théories sont renforcées par le système des Royaumes vassaux du Saint Siège, développé dès innocent III, qui tendait, en utilisant la structure pyramidale propre à la société féodale, à rattacher directement au Pape, par un lien personnel, tous les Roi de la Chrétienté. Cependant, la réalité du temps des Papes d’Avignon et tout autre. La théocratie pontificale n’est presque plus qu’illusoire, en témoigne l’action de Louis de Bavière qui n’attends par le consentement du Pape pour se prétendre Roi des Romains. De plus, la déclaration de Rense de 1338 prouve que les électeurs du Roi sont les seuls possédant le pouvoir de faire le Roi. Il va de même pour la structure féodale évoqué précédemment. Le cens annuel versé au Pape, preuve de la reconnaissance de la vassalité d’un Roi, n’est plus versé durant le temps de la Papauté à Avignon, preuve évidente du relâchement des liens féodaux qui les rattachaient au Pape. Il ne reste donc plus que des Rois faibles dans la vassalité pontificale, ceux qui ont besoin de la protection du Pape. C’est notamment le cas du Roi Angevin de Sicile qui, investi dans son Royaume par le Pape en 1265, et privé de son île à la suite des vêpres Siciliennes de 1282, attend de l’aide pontificale le rétablissement de ses droits sur cette moitié perdue de son Royaume. Le Pape apparaît alors plutôt comme un chef de parti plutôt qu’un chef universel. Le Roi de Sicile et la ville de Florence, les deux entités meneuses du parti guelfe sous l’autorité directe du pape, pousse à le croire. Cette vision de la Papauté comme chef de parti se voit d’autant plus qu’elle favorise, sur la scène Chrétienne universelle, ses vassaux, discréditant par exemple les Aragonais au profit des Angevins. Ainsi, tout au long du XIVème siècle, la souveraineté générale du Pape reste plus théorique que pratique, mis à part quelques actions qui vont dans le sens inverse comme l’attribution des terres nouvellement découvertes (îles canaries données par Clément VI à Louis de la Cerda en 1344) ou encore la lutte contre les conflits petits et grands d’ailleurs (sans grands succès, en témoigne la guerre de 100 ans). Ce relâchement de l’autorité du Pape sur les princes Chrétiens a aussi pour cause les tendances générales de l’évolution des idées et l’affirmation de nouvelles conceptions politiques au XIVème siècle. Le développement du droit Romain pousse les princes à construire un pouvoir absolu qui ne peut s’accommoder d’aucun supérieur temporel. En plus de cela, une véritable interprétation théologique conforte cette évolution, de même que la foi et la raison, le pouvoir ecclésiastique et le pouvoir laïc, nettement séparé, ne doivent pas interférer. Ni l’Empereur ni les Rois ne tirent leur pouvoir du Pape. Ce n’est donc pas seulement la faiblesse du Pape qui est à l’origine de son déclin dans le monde Chrétien.
L’histoire de la Papauté à Avignon est en fait construite sur des contradictions. Une mise en place rapide et inattendue dans une ville du comté de Provence qui contient de grands avantages absolu. La sédentarisation de la Papauté à Avignon entamé par Clément V entraine par conséquent la création d’une monarchie centralisé et hiérarchisé, générant d’énormes richesses avec à la tête de laquelle se trouve le Pape, personnage plus puissant que jamais. En tout cas c’est la vision qui nous éclaire au premier abord cas si nous regardons la situation du Pape et de la Chrétienté en général, le constat est beaucoup plus mitigé et cela malgré un mécénat sans autres envergures. La présence temporelle laisse une mince part à la sphère spirituelle, pourtant essence même su christianisme, vivement critiqué, discréditant l’image du Pape dans tout le monde chrétien. Nous pouvons résumer l’action des Papes d’Avignon comme une victoire temporelle mais un recul spirituel, cette affirmation est tout de même à nuancé, l’action des Papes amenant la chrétienté au schisme d’Occident. La Papauté marque donc un tournant décisif dans l’Histoire de la Chrétienté, centralisé mais discrédité.
Le schisme qui éclate en 1378 affaibli considérablement l’autorité déjà si déclinante du souverain pontife dans la chrétienté. Chacun des deux Papes tire sa force des Rois qui le reconnaissent et le soutiennent. Loin de pouvoir les commander, ils en sont l’un et l’autre dépendant. L’opinion Chrétienne et les savants se positionnent contre le Pape lui-même, suscitant la convocation par l’empereur du concile de Constance, et qui impose la solution du schisme dans des conditions qui donnent à l’Empereur la supériorité sur le Pape. Le souverain pontife perd par là même toute possibilité de prétendre user de droit désormais nettement anachroniques.
L’histoire de la Papauté à Avignon est en fait construite sur des contradictions. Une mise en place rapide et inattendue dans une ville du comté de Provence qui contient de grands avantages absolu. La sédentarisation de la Papauté à Avignon entamé par Clément V entraine par conséquent la création d’une monarchie centralisé et hiérarchisé, générant d’énormes richesses avec à la tête de laquelle se trouve le Pape, personnage plus puissant que jamais. En tout cas c’est la vision qui nous éclaire au premier abord cas si nous regardons la situation du Pape et de la Chrétienté en général, le constat est beaucoup plus mitigé et cela malgré un mécénat sans autres envergures. La présence temporelle laisse une mince part à la sphère spirituelle, pourtant essence même su christianisme, vivement critiqué, discréditant l’image du Pape dans tout le monde chrétien. Nous pouvons résumer l’action des Papes d’Avignon comme une victoire temporelle mais un recul spirituel, cette affirmation est tout de même à nuancé, l’action des Papes amenant la chrétienté au schisme d’Occident. La Papauté marque donc un tournant décisif dans l’Histoire de la Chrétienté, centralisé mais discrédité.
Le schisme qui éclate en 1378 affaibli considérablement l’autorité déjà si déclinante du souverain pontife dans la chrétienté. Chacun des deux Papes tire sa force des Rois qui le reconnaissent et le soutiennent. Loin de pouvoir les commander, ils en sont l’un et l’autre dépendant. L’opinion Chrétienne et les savants se positionnent contre le Pape lui-même, suscitant la convocation par l’empereur du concile de Constance, et qui impose la solution du schisme dans des conditions qui donnent à l’Empereur la supériorité sur le Pape. Le souverain pontife perd par là même toute possibilité de prétendre user de droit désormais nettement anachroniques.
Yves Renouard,la papauté à Avignon, Paris, 1964
M.Aurelle, J-P.Boyer, N.Coulet, La Provence au moyen âge, Aix en Provence, 2005
B.Guillemain, la cour pontificale d'Avignon, Paris, 1966
B.Guillemain, les Papes d'Avignon 1309-1376, Paris, 2000
Jean Favier, les Papes d'Avignon, Paris, 2006
M.Aurelle, J-P.Boyer, N.Coulet, La Provence au moyen âge, Aix en Provence, 2005
B.Guillemain, la cour pontificale d'Avignon, Paris, 1966
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Jean Favier, les Papes d'Avignon, Paris, 2006